Mai 2017 – Soutenance de diplôme (DNA), Angers

Vue d’ensemble de l’exposition de diplôme, mai 2017

 

La soutenance de mon diplôme en juin 2017 présentait six installations basées sur le paysage, ses matériaux et ses représentations.
Être dans un paysage, c’est être face à une étendue qui nous dépasse, en un lieu qui nous submerge. Au-delà de l’horizon, l’inconnu que l’on ne perçoit pas et dont seule la cartographie témoigne pour élargir le monde.
Le paysage me fascine tout d’abord par la force et la fragilité de ses matériaux. La terre, le sable, la roche… tous marqués par le temps qui les construit et les érode. Il y a une fluidité dans cette évolution lente et invisible des lieux qui replace nos histoires individuelles à leur échelle anecdotique. Le travail de la matière minérale était, pour moi, une manière de questionner cette fluidité fragile et puissante.
Outre sa matérialité, le concept de paysage existe, avant tout, à partir de notre capacité à le percevoir et à l’influencer. Peu à peu, mes recherches se sont concentrées sur les manières dont nous observons, expérimentons et représentons l’espace. La cartographie est, à ce titre, un élément central dans mon travail de diplôme. Plusieurs de mes projets questionnent l’intervalle qui existe entre cette « figure de l’espace » et la réalité du volume. La carte nous montre des lieux que nous ne voyons pas, et je la conçois comme une invitation à les imaginer. J’utilise donc ces représentations comme des « partitions » que je remets en volume pour faire émerger des lieux fictifs.

 

 

SABLONS
Cette installation s’intéresse à la fluidité de la roche réduite à l’état de sable. Suspendu dans un Big Bag de chantier, ce matériau contraint et pesant s’échappe par de discrets trous dans le sac. S’accumulant sur le sol en petites dunes, le sable construit, au fil du temps, un paysage en mouvement.

 

 

 

 

LA CARTE ET LE DEBORDEMENT

Cette sculpture est née de l’idée des tables d’orientation placées face à certains paysages. Ces installations nous placent dans une situation où nous sommes simultanément devant le paysage et sa représentation, l’un se prolongeant dans l’autre. La carte et le débordement présente une table en béton noir qui soutient un tissu à la maille très fine et révèle la broderie au fil d’or. Je me suis ici intéressée au motif du relevé topographique qui cherche à traduire un volume. La broderie reprend ce type de tracé et le tissu se répand au-delà de la table dans un amas de plis incartographiables.

 

 

 

 

 

BLAY

La ville, le plan urbain, les réseaux… ce travail de découpe sur des plans urbains cherchait à mettre en valeur la saturation des villes et la densité des espaces de déambulation.

 

 

SOUS LA CARTE, UN PAYSAGE

A partir d’un bloc de plâtre stratifié, cette sculpture réinterprète un tracé topographique pour faire émerger un paysage. Creuser pour faire apparaître les strates et les couleurs, une manière d’utiliser les gestes de l’archéologie pour redécouvrir une géologie artificielle.

 

 

RECONSTRUCTION

Ce travail s’inscrit dans mes questionnements liés à la ville et son urbanisme. A partir du plan d’un centre ville urbain, ce projet consiste à en imaginer la maquette. La mise en volume se base sur un système binaire d’interprétation opposant les réseaux de déambulations et les espaces construits. La vision qui émerge de cette Reconstruction est une ville compacte et oppressante où le béton sombre forme un labyrinthe de réseaux.