Dans ses créations, Améliane Jouve accorde une importance à la cohérence entre le sujet de l’œuvre, les matériaux et les techniques utilisées. Terre, papier, sel, savon… l’origine géographique, historique ou symbolique des matières est primordiale à ses yeux car elle considère chaque étape de la création comme porteuse de sens dans la symbolique générale des pièces qu’elle présente. 

La production des œuvres l’intéresse moins que la recherche qui a mené à leur réalisation. Ses installations sont donc généralement issues d’un long travail de réflexion et d’expérimentation qui cherche à traduire le plus justement une idée dans toute sa complexité et parfois ses paradoxes.

Ce qu’elle cherche à exprimer c’est avant tout l’instabilité, la précarité et l’impermanence des formes et des existences qui nous entourent et nous construisent. Les territoires d’ici et d’ailleurs, les langages et nos considérations des Autres, la mort du corps et la mémoire… tout est voué à l’évolution, voire à la disparition. Dans cette optique, les installations d’Améliane s’inscrivent généralement dans une temporalité et invitent à l’interaction. Les visiteurs se retrouvent à la fois témoins et acteurs car leurs comportements peuvent influencer le devenir de l’œuvre, voire la détruire. Ces derniers ont donc à la fois un pouvoir et une responsabilité face à la fragilité des objets. À eux de déterminer la posture à adopter et la relation à créer avec les propositions artistiques.