« La cendre à la bouche », plâtre, papier, cendre, dimensions variable, 2022
L’installation « La cendre à la bouche » s’inspire des peintures de Vanités du 17e siècle. Ce genre de nature morte se démarque par l’utilisation d’un vocabulaire symbolique pour exprimer la temporalité, l’éphémère et la vacuité de toute existence.
À partir de ces codes empruntés à l’histoire de l’Art, « La cendre à la bouche » reprend l’image du livre qui exprime la vanité de toute connaissance et l’impossibilité de la mémoire. Ici l’objet « livre » est envisagé sous deux facettes : sa réalité matérielle, le papier, périssable. Et son contenu textuel, oubliable.
Dans les mains impuissantes, les manuscrits du poème « Feu ! » ont brûlé, laissant pour seuls vestiges la cendre et les traces du feu. Ce qui était écrit est oublié ; cependant, la cendre est réutilisée pour écrire un nouveau texte. L’édition originale présentée dans l’exposition est un livre en cours, qui s’écrit tout au long de l’exposition. Mais ce texte est lui même friable et volatile, il peut s’effacer à tout moment.
« Feu l’ivresse des plaisirs partagés
Feu la mémoire de soi et du passé
Feu les paysages traversés par le vent
La terre sur les os
Nous appartenons au printemps »
Extrait du poème Feu !