Des cailloux, du sable, de la poussière, 14,5x10cm x12, Papier imprimé terre sérigraphiée portants en acier, Juin 2019

 

Le désert, je l’ai vécu à travers la marche. J’y ai vu la puissance du vide, la densité du vent, la suprématie du silence. J’y ai aussi vu la profonde fragilité du paysage, rongé par l’érosion à laquelle mes pas participaient.

« Des cailloux, du sable, de la poussière » est né du sentiment d’impermanence et de précarité des lieux et de leur mémoire. Cette série de cartes postales imprimées avec de la terre, convoque trois éléments : les images des espaces traversés et ramenées en « souvenir », la matière « terre » extraite des paysages eux-mêmes et utilisée pour faire l’image (sérigraphie), le geste qu’induit le format de la carte postale. Ici, l’acte d’envoi à un destinataire, au lieu de transmettre un « souvenir », provoque l’érosion de l’image qui arrivera partiellement effacée, marquée par son trajet. Aussi friable que la mémoire soumise au temps et à la distance, ces cartes portent la contradiction de leur usage et de leur réalité matérielle. Elles sont une invitation à prendre le risque de la disparition et à en faire les témoins d’une distance parcourue.